ACCORDS ET DISSONANCES
Les photographies du FRAC face aux peintures du Palais Fesch
L’exposition Accords et dissonances offre une rencontre inédite entre deux collections d’art majeures : la photographie contemporaine du Fonds régional d’art contemporain (FRAC) de Corse et les chefs-d’oeuvre classiques du Palais Fesch, Musée des Beaux-Arts d’Ajaccio. Ce dialogue audacieux s’inscrit dans les espaces du musée, mêlant temporalités et disciplines pour créer des correspondances, des contrastes et des frictions stimulantes.
Loin de rejouer une opposition stérile entre les classiques et les modernes, cette exposition propose une relecture enrichie de l’histoire de l’art. Elle révèle les ponts formels, conceptuels et symboliques qui traversent les siècles, tout en assumant les discontinuités et les ruptures. En parcourant les salles, les visiteurs découvriront des juxtapositions saisissantes, telles que la cuillère monumentale de Patrick Tosani, intitulée L, exposée dans la salle des grands formats.
Le Palais Fesch affirme ainsi une vision dynamique de l’histoire de l’art, où chaque époque dialogue avec les autres dans une continuité marquée par des accélérations, des contradictions et des éclats. En accueillant la collection du FRAC, il propose une traversée ludique où les regards se croisent et où l’histoire se réinvente, offrant aux visiteurs une expérience à la fois érudite et poétique.
Le caractère parfois saillant des rapprochements entre les oeuvres joue sur la surprise et l’humour. En prenant de vitesse l’esprit, ces confrontations instaurent un décalage qui fonctionne comme un trait d’ironie ou d’impertinence. Le musée – espace de la légitimité culturelle et du sérieux historique – devient ainsi un environnement où l’art contemporain joue parfois les intrus malicieux et cherche à surprendre le visiteur tout en offrant un véritable jeu de pistes.
Cette exposition temporaire vous invite à reconsidérer la richesse et la complexité de l’histoire des images, tout en célébrant l’énergie créatrice de l’art contemporain.
Née de la révolution industrielle, la photographie a longtemps lutté pour sa reconnaissance comme médium artistique. Ici, elle ne se confronte pas aux peintures du Palais Fesch pour affirmer sa légitimité, mais s’y épanouit pleinement. Les oeuvres photographiques, soigneusement intégrées à l’accrochage permanent, résonnent avec les peintures en créant des accords visuels et des jeux de sens qui enrichissent la lecture de chaque oeuvre.
