L'art conceptuel par Corinne Girieux-Ghiyati
Dans le cadre de sa programmation culturelle et de sa mission de diffusion, le FRAC Corse propose un cours d’initiation à l’art contemporain, plus précisément sur l’histoire de l’art conceptuel, le vendredi 24 mars 2006, de 10h à 12h, au Musée de la Corse à Corte. Cette intervention de Corine Girieud-Ghiyati s’adresse à tous.
Radicalisant les conceptions initiées par certains représentant du Pop Art et de l’art minimal, une jeune génération d’artistes prônant une totale dématérialisation de l’objet d’art apparaît sur la scène new-yorkaise durant la seconde moitié des années 1960. Nourris d’une idéologie politique propre à la contre-culture, ces artistes mettent en œuvre certaines stratégies afin d’échapper à « la fatalité de l’objet d’art ». Affirmant la primauté de l’idée sur la matérialité de l’œuvre, leurs propositions se fondent essentiellement sur le langage, et trouvent ainsi de multiples possibilités de diffusion. Ces œuvres s’appréhendent comme une alternative critique à la spéculation et à la marchandisation des objets d'art et entendent remplacer la circulation des objets par une circulation des idées. Cette tentative d’échapper à la commercialisation de la production artistique en général est revendiquée comme un acte de résistance répondant au contexte historique : la guerre du Viêt-nam et la remise en cause du « modèle » américain.
A la fin de l’année 1968, et au cours de l’année 1969, la critique parvient à discerner l’existence de cet art conceptuel, dans sa terminologie historique. A partir de cette période, des formes d’expositions inédites se multiplient. En 1969, la qualité de ses participants et l’image des concepteurs d’expositions confirment l’assise internationale que prend peu à peu l’art conceptuel. Des réseaux de diffusion, supportés par des galeries, des collectionneurs et des revues voient le jour et ancrent durablement cette tendance en Europe.