Passé

Par le Bleu, la "grande couleur"...

Exposition collective

10.09.2015 – 17.10.2015
Portivechju

Par le Bleu, la "grande couleur", je cerne de plus en plus "l'indéfinissable" dont a parlé Delacroix dans son journal comme étant le seul vrai "méritee du tableau". Yves Klein* affirme aussi : "Toutes les couleurs amènent des associations d'idées concrètes, matérielles ou tangibles d'une manière psychologique, tandis que le bleu rappelle tout au plus la mer et le ciel, ce qu'il y a après tout de plus abstrait dans la nature tangible et visible".

L'immatérialité est une notion fondamentale dans la recherche et le travail d'Yves Klein ; elle est, avec l'imagination, l'origine et le but de toute action vers la liberté. Les oeuvres de la collection du FRAC réunies pour cette exposition au Bastion de France ne sauraient être présentées comme un ensemble mais chacune affirme son espace par le choix et la présence de "la grande couleur".

"Toutes les couleurs amènent des associations d'idées concrètes, matérielles ou tangibles d'une manière psychologique, tandis que le bleu rappelle tout au plus la mer et le ciel, ce qu'il y a après tout de plus abstrait dans la nature tangible et visible". Yves Klein*

Le bleu limpide et vibrant du ciel dans lequel João Onofre fait voguer le voilier emporté vers une aventure de la forme. La transparence de l'eau de la Pelosa où, de leur présence physique, mille baigneurs mobilisés par Leonardo Boscani ont exprimé leur désapprobation au projet polluant qui menaçait le site. Le regard saturé de multiples iris de Marina Nuñez. Les morceaux de ciel prélevés par Ignasi Aballi dans les articles de journaux sur la guerre en Lybie. Le bord de mer, cadre de la chute saisie par Verana Costa. Le monochrome ourlé de rouge de Sylvie Fanchon. L'azur lumineux dans les clichés sur tôle froissée par Pierre Ardouvin. Le bleu signalétique du panneau reconnu à un carrefour sur l'autoroute par Saâdane Afif comme celui de sa trajectoire personnelle. Celui, de même intensité, dans lequel Boris Achour a plongé le volume de son mobile évoquant la matière de la pensée. La couleur de la nuit, transparente comme un filtre, reflétée sur la peinture blanche du ferry filmé à Bastia par Marcel Dinahet.

* Yves Klein, Vers l'immatériel. Ed. Dilecta, Paris 2006.