Processumenti
David Raffini
David Raffini organise son exposition au FRAC comme un parcours à partir des espaces intérieurs vers l’extérieur, sur l’esplanade. Ce dispositif rendra perceptible son parcours d’artiste, fait d’expériences, de rencontres entre des lieux et matières, naturelles ou accidentelles, provoquées ou fortuites. Son oeuvre s’est développé à partir d’un lien profond avec le territoire de l’île qu’il connait, qu’il découvre et redécouvre, dont il sait l’histoire et l’actualité et qu’il perçoit non pas comme un visiteur mais comme étant lui-même de cette nature et de ses accidents. Cette expérience du territoire n’est pas fermée sur elle-même, elle est plutôt la base d’une conscience du monde et de l’art.
Il y a du lyrisme dans le travail de David Raffini, de la violence, on l’a dit, mais aussi une attention intense aux phénomènes de transformation qui naissent des contacts des choses et du vivant. Tout cela sans exclure un sens de la dérision qui met à distance émotions et pathos.
Anne ALESSANDRI
Le terme processumenti n’existe pas. Il est une rencontre entre «procès » et «sumenti », les semences.
L’exposition en ce sens est construite comme un parcours marqué d’arrêts sur les œuvres semées dans l’espace d’exposition, dévoilant l’histoire du processus qui même de la réalité, à l’atelier, puis à l’exposition. C’est une procession, une narration. Cette dernière est en résonance avec une des premières collaborations que j’avais effectuée aux côtés du FRAC Corsica et du Pavillon du Palais de Tokyo il y a dix ans tout juste. Pour l’occasion, j’avais organisé une performance filmée pendant laquelle notre groupe de travail participait à une procession dans une décharge sauvage que la population avait érigée sur un site protégé, afin de contrer un projet immobilier d’envergure. Dix ans plus tard, je suis retourné rendre visite au site, afin de finir cette recherche dans l’ambition d’en faire une œuvre vidéo qui sera la clé d’élucidation des œuvres proposées pour l’exposition.
David Raffini